23.9.08

LA COLERE DE MOHAMED VI

par Mohamed Mahamud Embarec

[trad. al espanol]

De 1975 à ce jour, l'affaire du Sahara a fait l'objet de plus de 60 résolutions du Conseil de sécurité et d'un nombre incalculable de rapports du secrétaire général, de ses envoyés spéciaux, de ses représentants permanents, de l'Assemblée générale des Nations unies, du Comité de décolonisation qui continue à inscrire le Sahara parmi les 16 territoires non autonomes. Elle coûte plus de 4 millions de dollars par mois aux finances de l'ONU pour l'entretien de la MINURSO dont la crédibilité est mise en cause après s'être trouvée confrontée aux manifestations qui ont secoué les villes des territoires occupés et qui ont constitué un nouveau tournant et une nouvelle phase dans l'évolution du conflit.

Toutes ces données ont fait que le SG des N.N.U.U. s'abstienne de se situer sur la même longueur d'onde que ses prédécesseurs, Bouthrous Ghali, Perez de Cuellar y Kofi Annan, lesquels avaient fini par se rapprocher des thèses marocaines. Cette nouvelle donnée se trouve derrière le refus de Ban Ki-moon à se prononcer ouvertement pour la solution de l'autonomie et l'inclure, comme souhaité par Van Walsum, dans son rapport destiné à être voté par le Conseil de Sécurité. Le diplomate sud-coréen est bien conscient que le projet d'autonomie n'est pas la seule solution viable parce qu'elle ne se conforme pas aux schémas d'une décolonisation proprement dite et, pourtant, ne sera pas validé par la communauté internationale s'il ne bénéficie pas de l'aval de la partie la plus concernée, le peuple sahraoui, celui-ci étant bien conscient que l'autonomie ne serait qu'une solution transitoire avant l'absorption pure et simple du territoire par le Maroc.

La complexité du problème a fait que le diplomate hollandais, Van Walsum, brise le tabou qui exige d'un médiateur onusien de ne jamais avoir d'opinion personnelle sur la question dont il fait ses bons offices. Il a déclaré ouvertement l'incapacité, voire le manque de volonté, du Conseil de Sécurité à se pencher pour une solution imposée aux parties.

Sa lettre d'adieu publiée dans la tribune du journal El Pais constitue une dénonciation claire de la réalité existante sur le terrain : Trente ans de blocage, des positions trop éloignées, un Conseil de sécurité qui se contente de "prendre note" du rapport du Secrétaire Général et de renouveler le mandat de la Minurso et un statu quo moralement inadmissible pour un conflit qui dure depuis 33 ans, qualifié par Van Walsum, en toute franchise, d'injustice commise contre le peuple sahraoui. La reconnaissance du fait que la légalité internationale se trouve du côté du Front Polisario est une première pour un envoyé spécial des N.N.U.U. et elle a l'effet d'une bombe pour la crédibilité de l'instance onusienne et pour le Makhzen marocain.
Même si certains médias veulent faire entendre qu'une partie des déclarations pointe du doigt le Front Polisario, Van Walsum, a exprimé clairement dans son interview publiée par le journal "TelQuel" qu'il "est regrettable qu'à cause de cela, tous les projecteurs se soient focalisés sur le Front Polisario, alors que le Maroc avait également fait preuve d'un manque de réalisme". Il a ajouté qu'il "existe au sein de la communauté internationale un point de vue largement répandu selon lequel la position du Front Polisario est la plus forte sur le plan légal".

Van Walsumm conlcut dans cette lettre que "le conseil de Sécurité continuera à insister sur une solution consensuelle. Entre tant, la communauté internationale continuera à s'habituer au statu quo".
Un tel discours équivaut à une grande dose de pessimisme, constitue une dénonciation des instances internationales et un moyen de produire un effet de choc qui semble avoir eu des résultats positifs : L'éventuelle nomination de Christopher Ross comme nouvel envoyé spécial pour le Sahara et les déclarations de la Secrétaire d'Etat américaine lors de sa tournée au Maghreb début septembre dans laquelle elle a réitéré qu'il est " temps que le conflit soit réglé. Il y aura bientôt une nouvelle série de pourparlers. Nous apporterons notre soutien à ces discussions, à cette médiation, il y a de bonnes idées sur la table et des moyens d'aller de l'avant. Nous n'avons pas besoin de recommencer à zéro. J'espère que nous pouvons avancer et résoudre cette question. Ce que nous recherchons, c’est une solution mutuellement acceptable".

Ce sont les termes dans lesquels l'émissaire de Washington s'est exprimé pour annoncer l'implication directe de l'administration américaine dans les négociations entre le Front Polisario et le Maroc et rappeler l’urgence de trouver une solution à ce conflit pour mettre fin aux obstacles qui entravent l'entente entre le Maroc et l'Algérie et promouvoir une nouvelle ère de coopération en matière de lutte contre le terrorisme qui menace la région.

En effet, Washington accorde un grand intérêt à cette coopération dans un domaine où se joue quasiment le destin du monde. Politiques, experts, institutions, participent à la coordination des efforts et profitent de l'expérience algérienne dans ce domaine ce qui fait de l'Algérie un point de référence dans la lutte contre le nouveau fléau international.

Le directeur du FBI, Robert Mueller, a indiqué en avril à Washington que ses services prévoyaient d'ouvrir une antenne en Algérie pour faire face "aux nouvelles menaces en provenance du Maghreb".

Si la secrétaire Rice a qualifié le président Bouteflika comme "l'un des hommes les plus sages de la région, au Maghreb et même au-delà", par contre, à la tête du royaume chérifien se trouve un nouveau roi qui est tenté plus par les plaisirs de la vie que par la politique.

Le nouveau revirement américain met les autorités marocaines dans une position peu confortable. Le Maroc n'est plus le légendaire allié des E.E.U.U., le poids de l'Algérie en tant qu'acteur principal pour la stabilité dans la région constitue un nouvel élément dans dans l'équilibre géo-stratégique et les déclarations de Rice ont un double tranchant : Parmi "les bonnes idées sur la table et les moyens d'aller en avant" se trouve aussi la proposition du Front Polisario. Ces données peuvent se trouver derrière le refus du roi marocain à recevoir Condoleeza Rice qui, par contre, a reçu tous les honneurs lors de sa visite aux autres pays maghrébins. Il faudra attendre la fin de cet état d'esprit du monarque pour mettre à preuve l'efficacité du nouvel envoyé spécial, Christopher Ross.
22.09.08
Mohamed Mahamud Embarec, Bruselas (Mahamud@skynet.be)
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EL ENOJO DE MOHAMED VI

por Mohamed Mahamud Embarec

Desde 1975 hasta hoy, el asunto de Sáhara fue objeto de más de 60 resoluciones del Consejo de Seguridad y de un número incalculable de informes del Secretario General, de sus enviados especiales, de sus representantes permanentes, de la Asamblea General de las Naciones Unidas, del Comité de descolonización que continúa incluyendo el Sáhara entre los 16 territorios no autónomos, cuesta más de 4 millones de dólares al mes a las finanzas de la ONU para el mantenimiento de la MINURSO cuya credibilidad ha sido puesta en duda después de haberse visto confrontada a las manifestaciones que sacudieron a las ciudades de los territorios ocupados y que constituyeron un nuevo giro y una nueva fase en la evolución del conflicto.

Todos estos hechos contribuyeron a que el Secretario General de las NNUU se abstuviera de situarse sobre la misma longitud de onda que sus predecesores, Bouthrous Ghali, Perez de Cuellar y Kofi Annan, los cuales terminaron por inclinarse hacia las tesis marroquíes. Esto explica la negativa de Ban Ki-moon a pronunciarse abiertamente por la solución de la autonomía e insertarla, como lo deseaba Peter van Walsum, en su informe destinado a ser votado por el Consejo de Seguridad. El diplomático surcoreano es consciente que el proyecto de autonomía no es la única solución viable porque no se conforma con los esquemas de una descolonización propiamente dicha y sόlo será aceptada por la comunidad internacional si goza del aval de la parte más concernida, el pueblo saharaui, y éste es consciente que sólo sería una solución pasajera antes de la absorción pura y simple del territorio por Marruecos.

La complejidad del problema hizo que el diplomático holandés, Van Walsum, rompiera el tabú que exige a un mediador de la ONU no expresar nunca su opinión personal sobre la cuestión a la que presta sus buenos oficios. Declaró abiertamente la incapacidad, incluso la falta de voluntad, del Consejo de Seguridad para inclinarse por una solución impuesta a las dos partes.

Su carta de despedida publicada en la tribuna del periódico El Pais constituye una clara denuncia de la realidad existente sobre el terreno: treinta años de bloqueo, posturas demasiado alejadas, un Consejo de seguridad que se contenta con "tomar nota" y con renovar el mandato de la Minurso y un statu quo moralmente inadmisible para un conflicto que dura desde hace 33 años, calificado por el propio Van Walsum, con toda franqueza, de injusticia cometida contra el pueblo saharaui. Es la primera vez que un enviado especial de las NNUU reconoce que la legalidad internacional se encuentra del lado del Frente Polisario, lo cual tiene el efecto de una bomba para la credibilidad de la instancia onusiense y para el Makhzen marroquí.

Aunque ciertos medios de comunicación quieren dejar entender que algunas declaraciones seňalan con el dedo al Frente Polisario, Van Walsum, expresó claramente en su entrevista publicada por el periódico "TelQuel" que " era lamentable que a causa de esto, todos los proyectores se hayan enfocado sobre el Frente Polisario, en el momento en que Marruecos también había dmostrado falta de realismo". Añadió que "existía en el seno de la comunidad internacional un una opiniόn ampliamente extendida según la cual la posición del Frente Polisario es la más fuerte en el marco legal".

En esta carta, Van Walsum concluye que "el consejo de Seguridad continuará insistiendo en una solución consensuada. Entre tanto, la comunidad internacional continuará costumbrándose al statu quo ".

Un discurso semejante equivale a una gran dosis de pesimismo, constituye una denuncia de las instancias internacionales y una manera de buscar un efecto de choque que parece haber tenido resultados positivos: el eventual nombramiento de Christopher Ross como nuevo enviado especial para Sáhara y las declaraciones de la Secretaria de Estado americana durante su gira en el Magreb a principios de septiembre en la cual reiteró que es "hora de que el conflicto sea soluionado. Pronto habrá una nueva serie de negociaciones. Apoyaremos a estas discusiones, a esta mediación, hay buenas ideas sobre la mesa y medios para ir hacia delante. No necesitamos empezar de cero. Espero que podamos avanzar y resolver este conflicto. Lo que buscamos, es una solución mutuamente aceptable ".

Son los términos en los cuales el emisario de Washington se expresó para anunciar la implicación directa de la administración americana en las negociaciones entre el Frente Polisario y Marruecos y recordar la urgencia de hayar una solución a este conflicto para poner fin a los obstáculos que traban las relaciones entre Marruecos y Argelia y promover una nueva era de cooperación en materia de lucha contra el terrorismo que amenaza la región.

En efecto, Washington concede un gran interés a la cooperación en un ámbito donde casi se juega el destino del mundo. Políticos, expertos e instituciones participan en la coordinación de los esfuerzos y sacan provecho de la experiencia argelina en este dominio, lo que hace de Argelia un punto de referencia en la lucha contra la nueva plaga internacional.

El director del FBI, Robert Mueller, señaló en abril, en Washington, que sus servicios preveían abrir una antena en Argelia para hacer frente "a las nuevas amenazas procedentes del Magreb".

Si la secretaria Rice calificó al presidente Bouteflika como "uno de los hombres más sabios de la región, en el Magreb e incluso más allá ", en cambio, a la cabeza del reino chérifiano se encuentra un nuevo rey que esta más atraido por los placeres de la vida que por la política.

El nuevo giro americano coloca a las autoridades marroquíes en una posición poco confortable. Marruecos ya no es el legendario aliado de EE UU, el peso de Argelia como actor principal para la estabilidad en la regiόnyconstituye un elemento nuevo en el equilibrio geo-estratégico y las declaraciones de Rice tienen un doble filo : entre "las buenas ideas sobre la mesa y los medios de ir hacia adelante" se encuentra también la proposición del Frente Polisario. Estos hechos podrían explicar la negativa del rey marroquí a recibir a Condoleeza Rice, la cual, en cambio, recibió todos los honores durante de su visita a los otros países magrebíes. Habrá que esperar a que pase el enfado del rey para probar la eficacia del nuevo enviado especial, Christopher Ross.

22.09.08
Mohamed Mahamud Embarec, Bruselas (Mahamud@skynet.be)
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