12.7.08

LES DEUX VISAGES DE LA SOCIETE EUROPEENNE

par Mohamed Mahamud Embarec
traduction de l'espagnol
Les ONG’s, les partis, les mairies, et même des autorités de haut rang dans les gouvernements européens, dont le président français Nicolas Sarkozy, ont remué ciel et terre pour réclamer la liberté d’Ingrid Bethancourt.Sur les murs de plusieurs villes et communes européennes son portrait collait pour rappeler combien souffrait cette dame et combien son état de santé se dégradait, selon les informations données par les dernières personnes à l’avoir vue. Le président français s’est incliné au point d’offrir le statut de réfugié politique aux terroristes des FARC s’ils acceptaient de la libérer. Cette personnalité franco-colombienne doit la vie aux diverses entités européennes qui n’ont epargné aucun effort pour qu’elle puisse revoir son époux et ses enfants et, qui sait, se presenter de nouveau aux élections en Colombie et, probablement, s’asseoir sur le fauteuil de la présidence grâce à tout l’appui politique et médiatique dont elle a bénéficié. Nous sommes, sincèrement, très heureux, que tout ait bien fini pour elle, mais il est raisonnable de se demander si Madame Bethancourt, aux yeux des européens, est la seule personne au monde qui ait vécu une expérience similaire. Nous savons tous que le président et la plupart des partis politiques français ne daignet pas bouger un doigt pour mettre fin à la situation vécue par les réfugiés sahraouis depuis plus de 30 ans, même pas la peine d’envoyer quelques sac de farine aux enfants qui doivent supporter des conditions climatiques difficiles durant toute l’année. Pas une geste de solidarité lorsque le Croissant Rouge Sahraoui lance un appel d’urgence pour secourir ces réfugiés qui, personne ne l’ignore, traversent, parfois, des graves crises alimentaires. Que dire des appels pour dénoncer la repression barbare dont les citoyens sahrauis sont victimes dans les territoires occupés. Au lieu de montrer générosité et compassion, le président français, qui a failli, devant les médias, verser une larme pour Ingrid Bethancourt, ainsi que son prédecesseur, Jacques Chirac, n’ont pensé, à aucun moment, faire un geste humanitaire pour les sahraouis. Au contraire, ils sont allés jusqu’à entraver tout projet de résolution condamnant la répression marocaine émanant du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Dans les sociétés africaines, dont nous faisons partie, on dirait que les marocains ont jeté un sort sur les européens, étant donné que, pour eux, comme pour nous, serait difficil de trouver une explication à ce syndrôme européen de la vision et l’interprétation partiales des droits de l’homme. L’une des causes de ce phénomène pourrait se trouver dans un compte populaire sahraoui dont le personnage est appelé « Jouha », connu pour ses aventures parfois burlesques, maladroites d’autres fois. C’est l’histoire de « Jouha » lorsqu’il a décidé de vendre sa maison à un honorable citoyen. Dans le contrat de vente, « Jouha » déclarait que tout le bâtiment appartenait au nouveau propriétaire à l’exception d’un clou qui se trouvait sur le mur de l’entrée de la maison. Une fois signé le contrat, Jouha et l’acheteur ont interchangé une poignée de mains et sont rentrés, heureux, chez eux. Deux jours après, Jouha se rendait sur le lieu de la maison avec le cadavre d’une mule dans ses bras pour le pendre sur le clou qui l’appartenait, selon le contrat de vente. Devant l’odeur de la putréfaction, le propriétaire n’a eu d’autre choix que de quitter le lieu. Ses protestes n’ont rien donné, puisque Jouha a prétendu que le clou lui appartenait et il pouvait l’utiliser comme bon lui semblait. De cette façon, Jouha a pu récupérer la maison vendue sans devoir rembourser l’acheteur. Cette histoire, sous le titre du « clou de Jouha » est appliquée à tout fait imposé contre notre volonté par la réalité devant laquelle nous n’avons d’autre choix que nous incliner. En Europe, cette réalité est matérialisé par les ressortissant marocains résidant dans le vieux continent, une colonie qui consititue un risque potentiel pour les gouvernements européens. La preuve, les attentats terroristes du 11 mars à Madrid, l’assassinat du cinéaste holandais Van Gogh, exécuté par un ressortissant marocain après avoir réalisé un film qui reflétait une mauvaise image de l’Islam. Les exemples ne manquent pas. La colonie marocaine en Europe est aveuglée par la propagande du régime et constitue une arme efficace dans les mains du Palais. Dans ce but, celui-ci dépoloit d’énormes moyens pour persuader ses concitoyens de la « marocanité du Sahara », but largment atteint si l’on tient en compte que la discussion sur le sujet du Sahara avec les citoyens marocains est pratiquement stérile. Ils n’hésitent pas à se mobiliser à la demande du Palais, c’est un des atouts utilisés par le royaume alaouite, en plus du trafic de Haschich et l’émigration clandestine, pour pratiquer le chantage. L’inclinaison européenne devant ce chantage pourrait être une des raisons qui expliqueraient les deux visages de l’Europe : un visage tendre et doux qui pleure pour Ingrid Bethancourt, et un autre cruel et « pragmatique » conditionné par les intérêts géo-politiques qui ont un effet amnésique lorsqu’il s’agit de drames vécus par d’autres peuples, parmi eux le peuple sahraoui.
12.07.08
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2 comentarios:

Anónimo dijo...

Nos amis algériens doivent bouger, utiliser tous leurs moyens pour faire pression sur la France pour qu'elle arrête son soutien inconditionné aux agresseurs marocains et les obliger à accepter une solution qui soit honorable pour les deux parties béligérantes. Ca a duré très longtemps l'attente dans l'espoir que les Nations Unies fassent quelque chose. L'arrogance marocaine est arrivé jusqu'à refuser de fixer une nouvelle date pour les négociations directes. D'aillerus, celles-ci n'aboutiront à rien tant qu'il n'y a pas de facteurs de pression pour les obliger à accepter un accord dans lequel il n'y aura ni vainqueur ni vaincu.

Anónimo dijo...

Il est temps de savoir enfin que la France préfère s'aligner sur la politique marocaine en ce qui concerne le conflit entre le Front Polisario et le Maroc. Au lieu d'attendre que les autres nous livrent leur potion magique comme solution, nous devrons, nous sahraouis, nous unir pour lutter et arracher notre Droit et ne pas pleurnicher chaque fois qu'il y a de similaire position. La France, nous la connaissons, elle était dans le passé avec les autorités marocaines, rappellez-vous l'histoire du bombardement de Smara par les les avions francais!!!