Les deux pays ont subi deux invasions militaires semblables. L'un, le Sahara Occidental a été envahi par le Maroc en novembre 1975, l'autre, l'Ukraine, par la Russie en février 2022.
Quoique le droit international est le même dans les deux cas de figure, il reste que son application diffère d'un cas à l'autre. Au Sahara Occidental, la communauté internationale s'est limitée à dénoncer timidement le Maroc pour son occupation militaire sans le menacer d'aucune contrainte militaire ou de sanctions économiques, par contre en Ukraine, l'Occident surexcité, s'est levé jalousement en bloc pour imposer à la Russie toutes les sanctions imaginaires et mettre à disposition des ukrainiens son armement le plus sophistiqué.
Si la Russie pourrait fonder, à tort ou à raison, son action sur des faits historiques concernant l'Ukraine parce que cette dernière faisait partie intégrante de son espace géographique jusqu'à récemment, le Maroc, quant à lui ne peut se prévaloir d'aucun droit historique, ni juridique à travers l'histoire ancienne ou contemporaine sur le Sahara Occidental.
Peut être pourrions nous dire que ce n'est pas un acte condamnable quand il s'agit de défendre le droit international, de sanctionner l'agresseur pour protéger l'agressé, mais cette attitude trahit cette politique occidentale de deux poids deux mesures observée dans le cas du conflit du Sahara Occidental où l'agresseur marocain jouit de l'impunité totale, voire d'un blanc seing pour exterminer le peuple saharaoui et piller les richesses de son territoire.
Férus de démocratie, et apôtres du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, les pays occidentaux sont intervenus militairement en Irak pour libérer le Koweït, ce qui est un fait louable, mais ils deviennent borgnes quand il s'agit de la question du Sahara occidental parce que tout simplement il n'y a ni pétrole ni enjeux stratégiques importants.
Et comme le Sahara Occidental ne dégage pas d'odeur de gaz ou de blé, les décideurs du monde - Conseil de Sécurité s'entend - ont pris l'habitude de s'accommoder de gérer le conflit sahraoui et non de le résoudre, quitte à abandonner le peuple sahraoui divisé par les murs marocains, une partie vivant depuis cinq décennies dans les campements des réfugiés et l'autre partie en territoires occupés, objet de violations systématiques des droits de l'homme allant de la torture jusqu'à la disparition physique des citoyens sahraouis.
Zenan Mohamed Brahim
zenan[at]yahoo.fr 10.04.23
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