18.11.16

BRAHIM GHALI : LE F.POLISARIO RATRAPÉ ENCORE UNE FOIS PAR SES MAUVAIS CHOIX

par Maître Takioullah Eidda

Monsieur El Juez José de la Mata, juge d’instruction au plus haut tribunal d’Espagne, vient d’émettre un «mandat pour interroger» contre Brahim Ghali, Secrétaire Général du F. Polisario, le tout suite à la confirmation de la présence de celui-ci à la conférence européenne de solidarité avec le peuple sahraoui qui se tiendra les 18  et 19 novembre à Barcelone.

Ce mandat fait suite à des plaintes pour génocide, séquestration, torture et viol, lesquelles furent déposées par des individus et une association agissants sous la coupole du Maroc.

Malgré le dépôt de ces graves plaintes depuis 2012 et le fait que les tribunaux espagnols ont décidé de les recevoir depuis, en procédant aux enquêtes nécessaires, Brahim Ghali a tenu quand même à se présenter, en 2016, à la chefferie du Polisario, alors que la cause du peuple sahraoui traverse l’une des phases les plus critiques de son histoire.

En effet, depuis 1991, la cause du peuple sahraoui repose, en tout et pour tout, sur la sympathie et la solidarité internationale, chose que le Maroc cherche par tous les moyens à saper, éroder, et ce, en essayant de l’extirper de la conscience du reste du monde.

Le plus étonnant dans toute cette connerie, est que toute la direction du Polisario a non seulement désigné Brahim Ghali comme unique candidat pour remplacer Mohamed Abdelaziz, mais aussi demandé, avant même l’ouverture du Congrès extraordinaire, à l’ensemble des participants de l’élire par acclamation!

Pourtant cette soi-disant direction aurait dû prendre en considération, très sérieusement, l’épée-de-Damoclès brandie au dessus de la tête de Brahim Ghali en Espagne, compte tenu des enjeux gravissimes pour la crédibilité de la cause sahraouie et celle de son leadership.

Malheureusement, cette direction de béni oui, oui a manqué à son devoir, ses responsabilités et bien sûr à sa conscience nationale.

Au lieu de mettre la cause du peuple sahraoui par dessus tout autre considération (y compris le désir obsessionnel de Brahim Ghali d’être le chef du Polisario (1974-1976-2003-2016) et la pression insistante de ses soutiens), en choisissant un leader propre et irréprochable, la direction du Polisario s’est rabattue sur la vieille clique usée et éclaboussée par toute sortes de reproches pour maintenir le statut-quo.

Aujourd’hui, si Brahim Ghali ne répond pas positivement au «mandat pour interroger» du juge espagnol, celui émettra, selon toute vraisemblance, cette fois-ci un «mandat international» contre lui, ce qui l’oblige forcément à rester cloitré entre Alger et Rabouni, alors que la cause sahraouie lui demande plus que jamais une mobilité intense.

Et voilà où le malheur a amené la cause du peuple sahraoui: les coulisses des tribunaux espagnols, 41 ans après que ce même pays l’ait vendu au Maroc.

Comme disait l’adage: "On peut mentir une fois à tout le monde, on peut mentir tout le temps à une personne, mais on ne peut pas mentir tout le temps à tout le monde."

Maître Takioullah Eidda, avocat
Montréal, Canada.
18 novembre 2016
eidda.avocat[at]eidda.ca

 --------------  Ce texte exprime l'opinion de l'auteur et n'engage pas les modérateurs du forum.
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5 comentarios:

arso dijo...

Comentario enviado por Emmhammed Ghasi Al

Estimado amigo Takiol-lah

Su critica hubiera sido correcta, si realmente Gali cometio los delitos que se le imputan. Los que seguimos el tema y hemos vivido con ese hombre durante los años que fue ministro de defensa, sabemos perfectamente que nunca se metio en ningun tipo de represion. Muchos de los que fueron objeto de represion todavia viven en los campos de refugiados y ninguno de ellos hasta ahora, culpo a Gali de causarle ningun tipo de daño, sea fisico o psicologico.
Marruecos hace tiempo que esta buscando cualquier cosa para desprestigiar a este hombre debido a su tenaz y constante actitud de rechazo a las pretensiones de la monarquia Alaui sobre nuestra patria. Las autoridades invasoras al no poder desprestigiarle ante los saharauis, recurrieron a sus marionetas de origen saharaui para montar todo un teatro y culpar a Gali de delitos que nunca cometio.
Estimado Takiol-lah, el fallecido presidente Abdelaziz, dejo un testimonio grabado, que circulo por las redes sociales, en el cual certifica que Gali es una persona justa, que nunca hizo daño alguno a nadie, ni se inclino por asuntos egoistas y que su unico interes fue y es la lucha por un Sáhara libre. Por otra parte amigo mio, tu como abogado, debes saber que la justicia tambien comete errores, y que toda persona es inocente hasta que se demuestre lo contrario.
Saludos cordiales

Unknown dijo...

Suite aux discussions enflammées sur FB, je reprends ici les propos de Maaleinine.
C'est sûr que le peuple sahraoui est libre d'élire qui il veut et que toute cette histoire est fouettée par le Maroc. C'est évident!
Mais je pense que Me Takioullah a tout a fait raison de dire que la direction du F.Polisario a manqué de clairvoyance et de perspective en élisant Brahim Ghali, alors que tout le monde savait, ou devait savoir, qu'il traine ses casseroles devant les tribunaux espagnols. Dans son analyse Me Takioullah va au-delà de nos sentiments pour la personne et nous confronte à l'intérêt suprême du peuple sahraoui à proprement parler, ce qui nous amène à se poser les questions suivantes:
Où est la vision et le leadership de la direction du F.Polisario?
Pourquoi Brahim Ghali insiste tant pour reprendre la tête du F.Polisario, alors qu'il est visé directement par la justice espagnole? Pourquoi le F.Polisario n'a t-il pas pensé à du sang neuf et propre pour reprendre le flambeau après la mort de Abdelaziz? Pourquoi cette complicité collective pour le maintien du statut-quo?
Autant de questions que Me Takioullah nous expose avec lucidité et auxquelles on ne peut répondre que par la cécité évidente du leadership du F.Polisario.
Il est temps pour nos frères sahraouis de voir la réalité en face et de cesser de se draper derrière la "solidarité révolutionnaire"!!

arso dijo...

Comentario enviado por Emmhammed Ghasi Al

Segun la logica expuesta por el amigo Takiollah Eidda y el autor del segundo coemntario, la direccion del Frente Polisario deberia ceder ante todas las maniobras marroquies, pues no veo yo aqui ninguna clarividencia ni mucho menos interes general.
Saludos cordiales

Unknown dijo...


Jusqu'à présent, depuis le retour de la "démocratie" à la fin des années 1970, jamais un dirigeant de la dictature espagnole - qui a duré quatre décennies - ne s'est assis sur le banc des accusés. Ils ont la bosse de la justice: aucun n'a été jugé.

L'Espagne sait mettre sous le boisseau toutes les atrocités commises par le Franquisme. À chaque fois, les autorités brandissent le même argument d'airain selon lequel les lois d'amnistie, votées par les députés en 1977, constituent un barrage contre toute mise en examen d'un quelconque dirigeant de l'ancien régime.

Les gouvernements successifs du Royaume d'Espagne, de front, font la navette entres nous et les Marocains. Pour une affaire "soi-disant" du même aspect, le juge Baltasar Garzón a été interdit d'exercer ses fonctions. Le plus ironique dans cette situation est que les espagnols se payent la tête de leur ancienne province.

Revenir à nos moutons. Ni les Marocains, ni les Espagnols vont se péter les bretelles de voir ce rêve se réaliser avant que chacun de nous tous, tous, ouvre sa propre boîte de Pandore.

Je vous salue chaleureusement,
Nafaa Mohmaed Salem.


Mama lagdaf dijo...

Me Takioulah et Mme Mariem,sachez une chose:nous sommes un petit peuple et tout le monde se connait.Si Brahim Ghali traînait avec lui les casseroles dont vous parlez,tout le monde le saurait.C'est une machination fabriquée par les marocains et nous n'allons pas leur donner raison en écartant de nos choix un homme qui,dès le début,a sacrifié sa vie pour la lutte de notre peuple.Bien sûr,il y a d'autre hommes et femmes qui sont tout aussi légitimes,mais si l'unanimité s'est faite autour du nom de Brahim Ghali,c'est bien qu'il le mérite.