8.11.07

Le douzième congrès : le nouveau défi du F. Polisario, un moment de vérité.

par Salah Khatri

Dans une démocratie, le gouvernement repose forcément sur l’affrontement entre la majorité et l’opposition. Dans un contexte de globalisation et de mondialisation qui affaiblit déjà les principes révolutionnaires comment faire fonctionner une démocratie alternative comme la notre ?
Si notre situation est dégradée, elle n’est que le reflet de la difficulté, l’insuffisance et l’incapacité de la part du comité national à proposer un choix de société clair tenant compte des valeurs qui constituent le socle de notre engagement. Il y a aussi, la faillite des élites et, parallèlement, la disparition d’une représentation forte, symbole d’un peuple uni autour d’intérêts identiques. Le problème c’est que la représentation actuelle est contraire à l’unité nationale et remet en cause et les intérêts nationaux.
Cette représentation est incapable de résoudre les problèmes des sahraouis, elle ne fait que renforcer la montée du comportement de « chacun-pour-soi ». On se retrouve alors dans la situation d’immobilisme qui a caractérisé notre pouvoir depuis 1988.
Jamais la demande publique n’aura semblé si favorable au changement du comité national comme aujourd’hui. Tout le monde à bien conscience de cette nécessité, les temps changent, c’est heureux. Mais il faut avoir l’honnêteté de dire que ce combat pour le changement dépasse largement ceux qui, à un moment ou à un autre, le portent ou l’incarnent dans leurs fonctions ou dans leurs responsabilités. Ce combat est entre les mains de ceux qui veulent faire bouger les choses dans l’intérêt général, et puis les autres, les indécrottables, les défenseurs du statu quo et de leurs privilèges. Ce combat est un combat pour le changement politique et sociale, c’est celui de tous les nationalistes, c’est donc celui de tous les sahraouis.
Au douzième congrès, nous avons la possibilité de renouveler profondément le comité national. Ce sera le moment d’adresser un nouveau message au Maroc et aux jeunes Sahraouis qui ont déserté les campements et le combat.
Il est urgent d’agir pour renverser le point de vue de ces jeunes qui considèrent que le pouvoir est confisqué par un comité national sans visage.
La solution ne peut résider que dans l’ouverture de notre appareil politique. Si nous voulons être plus forts pour les années à venir, il faut réaliser un effort important lors de ce prochain congrès. Nous devons faire émerger une nouvelle génération de responsables politiques. Si nous voulons améliorer notre image à l’extérieur et à l’intérieur, il faut une nouvelle génération, dynamique, diplômées, qui incarnent la volonté du peuple Sahraoui d’aujourd’hui. Les sahraouis sont prêts à faire confiance aux personnes de bonne foi, raisonnable, démocrate. Les sahraouis ont besoin et exigent qu’on ne leur raconte plus d’histoires, surtout pas la vielle histoire des uns contre les autres.
Rarement un congrès aura réuni autant d’espoirs en lui, à la fois parce que le comité national est en crise et parce qu’il s’agit d’un ras-le-bol général.
Le F.Polisario ne peut plus ignorer la crise politique, ni la demande citoyennes croissante sur ce sujet. Aujourd’hui, l’urgence nationale est telle que cette situation artificielle et incohérente n’est plus acceptable. Il est donc temps pour le F.Polisario de reformer son corps politique.
Nous devons réussir, si nous voulons conquérir notre Independence à faire passer nos idées, à expliquer que le F.Polisario, et le peuple Sahraoui en particulier peut mettre en œuvre une politique inspirée par un individualisme démocratique qui s’inscrira dans une action collective, organisée, où chacun peut se développer en harmonie.
Le F.Polisario est indiscutablement une réussite historique du peuple Sahraoui, il a permis de réaliser un rêve Sahraoui espéré depuis des siècles et de construire un espace de liberté et de démocratie pour tous les Sahraouis.
Mais, nous sommes maintenant à un tournant historique dans notre combat pour l’indépendance. Le Maroc est entré dans une phase plus agressive et ne cesse de déployer son programme politique, économique et social pour l’intégration de la zone occupée du Sahara Occidental.
Il est temps de tourner définitivement la page de la division, et de faire bouger les choses dans le sens d’une meilleure réponse aux besoins des Sahraouis et d’une adaptation de notre société garantissant plus de démocratie et de solidarité. Il est certain que c’est en redonnant du souffle à notre politique et en l’orientant vers la préoccupation première des citoyens que ces derniers retrouveront la confiance dans le processus de l’indépendance qui fait aujourd’hui défaut.
Notre tâche consiste à renouveler et à renforcer notre état avec un nouvel élan qui fait une nouvelle force à notre combat. Nous devons définir, pour cela, un nouvel ensemble de droit et de devoir qui doit être la base d’un nouveau contrat entre les citoyens et le pouvoir. Il nous faudra restaurer la confiance des Sahraouis a l’égard de leurs institutions, pour cela il faut que les objectifs fixés pour le 12 congrès soient :
  • Une rénovation honnête et exigeante pour l’avenir de notre cause nationale et pour non enfants, car c’est pour eux qu’il nous faut penser à la rénovation du F. Polisario.
  • Il faut reconstruire sur les valeurs qui forment la colonne vertébrale de notre révolution : le rôle de l’état, le système éducatif, le système de la santé, la justice, la liberté, l’égalité, la solidarité.
  • Redessiner clairement l’identité sahraouie et voir dans quelles directions nous devons avancer nos propositions pour affirmer une cohérence politique.
  • Nous devons faire le point sur nos valeurs et le sens que nous leur donnons.
  • Il faut s’interroger sur le rôle de la culture, sur le rôle de la mémoire et sur aussi les conditions politiques et sociales qui permettent d’avoir une société ouverte sur le monde.
  • Il est sans doute nécessaire d’avoir une réflexion spécifique sur l’état de notre modèle économique, sur ses faiblesses, sur les voies et les moyens de sa rénovation pour éradiquer la grande pauvreté, et l’indépendance de l’aide humanitaire pour permet à l’individu d’accéder à l’autonomie et à la responsabilité.
  • Il faut s’interroger sur le besoin de collectif et la liberté individuelle dans notre société, mais aussi, le besoin d’engagements communs et les aspirations à la règle, à l’autorité, à l’ordre.
  • Nous devons trouver les voies d’un nouveau système politique et social qui prenne en compte les aspirations des sahraouis et la période dans laquelle nous vivons.
  • Nous devons réaffirmer avec force que le respect de l’indépendance du peuple sahraoui est plus que jamais indispensable pour le développement et la sécurité de la région.
  • Nous devons confronter nos idées avec la réalité pour être les plus efficaces possibles, le peuple sahraoui a-t-il fait son adaptation ? oui, depuis plusieurs années, mais cette fois, il va l’écrire !
Le choix est dur! Car, ce qui manque le plus à nos concitoyens, c’est l’espoir d’un réel changement. C’est un travail qui ne se décrète pas mais se fait, et qui nécessite de l’humilité, du courage, de la détermination. Nous devons affirmer que l’avenir ce n’est pas ce qui va arriver, mais, c’est ce que nous allons faire.
Serons-nous à la hauteur de ces enjeux ? Cela ne dépendra que de nous.

Salah Khatri
6/11/2007

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2 comentarios:

Anónimo dijo...

Holla Salah je crois que vous mettez la charue avant les boeufs.Il faut d'abord arracher l'indépendance puis s'atteler aux priorités suivantes, c'est à dire le développement.Or, pour l'avénement de la liberté, ce n'est pas en ressassant " il faut " que les choses évolueront.C'est en agissant- ensemble avec tous les sahraouis-que les changements auxquels vous aspiriez pourraient se réaliser rapidement. Ecrire c'est très bien.Ecrire de l'intérieur des campements ou des territoires libérés c'est encore mieux.
Salut frère

Anónimo dijo...

pourquoi pas:)